Les baigneurs à la plage peuvent bronzer sereins, les sauveteurs veillent… Du haut de leurs miradors, ils surveillent à la jumelle le bronzage des baigneuses aussi scrupuleusement que des chipolatas sur un barbecue, prêts à donner l’alerte au cas où un bikini prendrait feu. Accessoirement, ils signalent aux intéressées lorsqu’il est temps de faire griller l’autre face.
Leur conscience professionnelle s’étend même au-delà des frontières de la plage. Ils ne savent plus où donner de la tête. Le dos tourné à la mer, ils surveillent également la fluidité du trafic de shorts moulants traversant la rue. En général, ils sont deux à chaque poste de surveillance : tandis que le sauveteur en chef lit le journal ou perfectionne son italien avec une touriste, son collègue prodigue les premiers soins à une baigneuse en détresse. Ouf, cette fois-ci, ce n’était pas grave : un vilain grain de sable coincé sous une french manucure ! (Ça fait mal un grain de sable sous une french.)
De temps en temps, leur regard rêveur se perd à l’horizon et aperçoit un bras désespéré s’agitant frénétiquement au-dessus des flots. Et là, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, David descend de sa chaise, boit une dernière gorgée de Malibu pour la route, empoigne sa bouée rouge et se met à courir au ralenti sur le générique d’Alerte à Malibu.
Vous aviez demandé David Hasselhoff ? Désolée, il est hors-service. Aujourd’hui, ce sera David Toucourt. Mais, au fait, que fait l’accessoiriste ? J’avais dit d’envoyer la musique au moment où David descendait de sa chaise. Décidément, il faut tout faire soi-même sur ce blog !
© Karen Platel – Rédactrice, correctrice, conseillère en écriture – www.redacnet.com