Comme un oiseau dans la tourmente, Nora virevoltait dans ce nouveau monde. Elle sentait que ce changement était grave, historique. Toute cette ébullition autour d’elle l’inquiétait un peu. Elle observait tous ces êtres chers qui avaient accompagné son enfance et nourri ses rêves les plus secrets. Elle les regardait rire, heureux, enthousiasmés par l’instant magique qu’ils vivaient. Pourtant, elle était triste.
Dans son for intérieur, elle avait le pressentiment que quelque chose n’allait pas. Une petite voix venait troubler cette harmonie. Rien n’était plus comme avant, tout était confus dans sa tête. Tout, sauf cette petite voix qui lui disait clairement qu’elle n’avait plus sa place ici. Elle devait fuir, elle devait partir…
La tâche lui semblait insurmontable, elle se sentait si seule, si misérable, savait-elle seulement vers quoi elle s’orientait ? Partir… mais où ? Elle voulait être libre, mais que savait-elle vraiment de la liberté ? Un rêve, une utopie ! Jusqu’où irait-elle ? Pour Nora, c’était une question de survie, son instinct la poussait à partir, elle devait agir…
Les mouettes noires, troisième prix Fondcombe 2015, est le premier volet de la saga familiale d’inspiration autobiographique écrite par Zoulikha Magroufel Haba. Plus qu’un roman, il s’agit d’un témoignage qui encourage à se libérer de ses entraves pour voler vers la liberté.
Zoulikha Magroufel Haba a grandi à Alger. Dans les années soixante-dix, elle part étudier à Paris puis à Londres. Elle entame, ensuite, une carrière dans le milieu de la finance. Désormais, elle se consacre à l’écriture. L’occasion de faire le point sur son double héritage culturel, entre Orient et Occident.