Edmond Tournier a vingt-trois ans en août 1914. La Grande Guerre vient d’éclater. Il est mobilisé le 3 août. Alors qu’il occupe les fonctions de brancardier sur le front à Verdun, il est fait prisonnier. Il connaîtra les privations, les humiliations, le manque de nouvelles de ses chers parents, l’éloignement de sa patrie dans les camps de représailles.
La solidarité des civils, l’amitié de ses camarades de guerre, le goût de vivre, la foi et l’affection des siens lui permettront de tenir bon. La moindre joie du quotidien, telle que la réception d’une lettre ou d’un colis de sa famille, se transformera pour lui en un grand bonheur.
Ballotté de camp en camp, de juin 1916 à octobre 1917, du fort de Vaux près de Verdun à Chemnitz dans l’est de l’Allemagne non loin de la frontière tchèque, il décidera de relater dans un cahier, « tout ce que j’ai souffert, tout ce que j’ai vu, tout ce que j’ai appris », dira-t-il. De retour chez lui, il retranscrira au propre son Journal de ma captivité.
Edmond Tournier est né le 13 septembre 1890 à Morez (Jura). Il appartient à une famille d’industriels précurseurs dans la fabrication de lunettes en plastique moulé. En 1920, il épouse la fille du propriétaire de l’usine Condor. Ils auront trois enfants : Jean (futur médecin et maire de Dieppe), Colette et Anne-Marie. En 1929, ils s’installent à Dieppe (Haute-Normandie). Edmond y ouvre un magasin d’optique et de photographie. Il prendra sa retraite au début des années soixante et finira ses jours en mars 1966 dans son appartement du boulevard de Verdun à Dieppe.