Le 8 mars : journée internationale de la flemme !

Le 8 mars : journée internationale de la flemme !

© Karen Platel

Chaque année, on a droit à la journée du patrimoine, à la journée de l’environnement, à la semaine du goût, au mois du blanc, à la fête de la bière, à la fête des citrons, et à la journée de la Femme ! Si les femmes ont une journée à elles dans l’année, cela signifie-t-il que les 364 jours restants sont attribués aux hommes ? Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit ! Et puis, ce n’est pas une, mais trois journées qui sont dédiées aux femmes durant l’année : la journée de la femme, la fête des mères et la fête des grands-mères !

Durant cette journée exceptionnelle, on rendra hommage aux femmes sans distinction de race… et de sexe !

Tandis que certaines municipalités tireront les rois (eh oui, ça s’éternise dans certaines régions de France), d’autres offriront une rose aux membres de leur personnel féminin. Dans certaines entreprises, les employées les plus dévouées pourront bénéficier d’une promotion… canapé. Et dans certains foyers, les femmes seront particulièrement gâtées. Elles verront leur instrument de travail renouvelé : un joli tablier de cuisine, des gants de vaisselle antidérapants et, pour les plus méritantes, un aspirateur « cybersonic » plus performant et moins bruyant (afin de pouvoir passer l’aspirateur en toute discrétion sans perturber Monsieur). Certaines femmes (les petites veinardes) auront droit, ce jour-là, à un allégement de leurs fonctions : « Non, chérie, tu ne vas tout de même pas faire la vaisselle aujourd’hui, C’EST LA JOURNÉE DE LA FEMME… tu la feras demain ! »

Les femmes peuvent être fières d’avoir acquis des droits, dont n’osaient même pas rêver leurs aînées.

Désormais, elles choisissent leur destin : femmes au foyer en mode « desesperate housewives » (plus glamour que femmes au foyer tout court !). Ou bien mères (indignes), parce qu’elles auront opté pour le cumul des mandats : salariées et mamans ou « mamentrepreneures » (nouvelle race de femmes qui donnent la tétée tout en checkant leurs e-mails !). Rendons hommage à toutes celles qui réussissent à concilier travail et élevage, enfin… éducation de leurs enfants. Toutes ces « wonder women » hyperbookées frisant parfois l’hystérie et essayant tant bien que mal de rester dignes, tout en honorant les valeurs qui leur sont chères : TRAVAIL, FAMILLE, MÉNAGE ! Sans oublier le mari ! Car à quoi bon être une businesswoman, si c’est pour finir toute seule, dévorée par ses chats !

Elles ont parfois peur de ne pas s’en sortir. Parfois, elles craquent et sont prêtes à jeter l’éponge.

Parfois, elles ont un moment de faiblesse, cèdent à la facilité du survêtement, ne se rasent plus le matin et se défoulent sur le pot de Nutella. Elles finissent par délaisser la palette à maquillage sitôt la naissance du premier enfant, et ne connaissent désormais plus que la queue-de-cheval retenue par un « chouchou » improbable ! Ce n’est pas grave, elles pourront toujours aller à la télé se faire relooker et ressortir en « bombasses » prêtes à reconquérir leur mari ou bien s’inscrire à un cours d’effeuillage ou de pole dance. Si elles craquent, elles se ressaisissent très vite, car d’autres femmes sont là pour montrer qu’il est tout à fait possible d’être une maman épanouie qui travaille, sachant mettre en avant son conjoint lorsqu’il met la main à la pâte ! « Il faut toujours valoriser les compétences. » C’est ce qu’elles avaient appris à la fac, en cours de management. « Wouha ! Chériiiiii, tu as super bien vidé le lave-vaisselle ! »

Désormais, la plupart des femmes travaillent. Elles travaillent souvent plus, pour gagner… moins ! J’ai lu dans un récent rapport de la commission européenne que les femmes doivent travailler en moyenne 59 jours de plus que les hommes pour gagner autant qu’eux.

Alors, je voudrais rendre hommage à toutes les femmes de France et de Navarre.

© Karen Platel

Les minettes, prélassez-vous tout à loisir, c’est le 8 mars !

À Josiane de la caisse N° 4 du supermarché près de chez moi, à Nadine la technicienne de surface de mon immeuble… à toutes celles qui, dans l’ombre de leur patron, attendent avec impatience le jour où l’on dira : « Tiens, voilà la patronne avec son secrétaire »… à toutes celles qui espèrent être encore là pour voir descendre de l’avion à la télé « la présidente et son époux », un peu comme le jour où on a vu le premier homme marcher sur la lune !

À toutes les femmes de joie, de mauvaise vie, de petite vertu, aux mères indignes, aux mères courage, aux femmes rebelles, aux femmes à barbe…

À toutes les femmes-objets, Barbara gourdes, aux Miss France qui sont désormais issues des grandes écoles, mais qui font semblant d’être un peu cruches (ou cloches) afin de ne pas frôler l’indécence et risquer de se mettre à dos la moitié de la population française. À toutes les camionneuses, chercheuses, chirurgiennes, informaticiennes ou encore plombières, garçonnes de café, menuisières, livreuses, maçonnes !!! À toutes celles ayant réussi l’amalgame de l’autorité et du charme.

Je vous aurais bien dit « femmes je vous aime » (comme dit la chanson). Mais, je ne mange pas de ce pain-là ! Le cœur y est malgré tout.

Messieurs, merci d’avoir compris que le meilleur ami de l’homme… c’est la femme !

Pour la journée de la femme, bullez, chouchoutez-vous, faites la grasse mat’, prélassez-vous tout à loisir.

Décrétons le 8 mars : JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA FLEMME ! Parce que vous le valez bien ! Et tant pis pour le patron, le mari et les enfants ! Tant pis pour toutes les obligations, elles attendront bien le lendemain (ouf, la journée de la femme ne tombe pas un dimanche cette année !).

Moi le 8 mars, c’est décidé, je fais de la résistance passive. Je quitte la table sans me retourner ! Et vous le 8 mars, qu’est-ce que vous faites ? Vous allez travailler quand même ou bien vous vous faites porter pâle ? Pour ma part, ce soir, je sortirai la poubelle avant d’aller danser… enfin, je voulais dire : « Ce soir, je serai la plus belle pour aller danser » !

(Illustration : Photo d’un gant de soirée, pour sortir la poubelle avant d’aller danser et éviter le sur-Ménage en ce 8 Mars. D’ailleurs, à ce sujet, je dois vous laisser, on me livre mon cadeau… mon lave-vaisselle spécial Journée de la Femme.)

Un autre article à lire : Trop tard pour dire bye-bye à votre futur… ex !

© Karen Platel – Rédactrice, correctrice, conseillère en écriture – www.redacnet.com

 

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2 Commentaires
  • scynelle
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    Superbe article
    Il est vrai que nous sommes dans une société faite par les hommes et pour les hommes.
    La place de la femme a mes yeux reste un leurre, bien trop flou.

    28 juin 2013 à 6 h 56 min
  • Delphine
    Répondre

    Fabuleuse dédicace pour la femme! Au nom de toutes les femmes je dis « MERCI KAREN »! Fière d’être une mère indigne, hyperbookée, hystérique et surmenée!! Soit dit en passant… je suis aussi d’accord avec le précédent commentaire… Fanfreluches à gogo, cadeaux en tout genre, fleurs (rouge ça fait plus mieux bien…) hors de prix, splendide resto… en attendant demain on aura la tête dans les fourneaux, une main dans la javel, le boulet (heu… le gosse pardon) à la cheville et un pied sur le clavier! Puis on se dira qu’il nous reste 7.50 minutes (tant que ça!!!!!! J’ai fais vite aujourd’hui!!!! Moi contente!) pour se laver les dents, se maquiller, se coiffer et s’habiller… Cette fête est belle est bien un attrape-nigaud… La question est « qui est le nigaud? » Lui ou moi? Bisous Karen!

    12 mars 2014 à 19 h 25 min

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